In Nomine Satanis - Magna Veritas

Règles de la troisième édition d'In Nomine Satanis/Magna Veritas

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C.H.U-te

Paras Ram était une perle rare. Psychiatre malgache d'origine tamoule, cheffe de service d'un grand hôpital, spécialiste des pathologies mentales ayant exercé aux quatre coins du monde. Et malgré tout cette expérience, la médecin avait encore les mains tremblantes en montant dans sa petite auto jaune canari. Toute la semaine, son service avait été un bateau pris en pleine tempête et l'incident d'aujourd'hui venait d'en ébrécher violemment la coque.

Elle doutait depuis dix jours. Dix jours à tenter thérapies et calmants sur des patients agités sans raison apparente. Dix jours à questionner sa faculté à soigner les corps et apaiser les esprits.

Et puis, quelques heures plus tôt, l'infirmier en chef était rentré dans son bureau, l'air sombre. Des bébés ! Quelle horreur. Calvin, d'habitude si calme, obsédé compulsif des puzzles. Et Collaud, schizophrène, qui entendait la voix de Bernard Minet depuis ses 12 ans. Deux patients paisibles soudain pris de démence.

Et puis elle avait remarqué les deux visiteurs qui papotaient avec le vigile à la sortie du pavillon. Alors Paras Ram, directrice de la clinique psychiatrique du C.H.U. Louis Pasteur, avait décroché son téléphone et lentement, elle avait composé le numéro de Notre-Dame. Tout cela ne pouvait pas être une coïncidence.

Et puis, le temps de prendre un café, on l'avait assurée que les services de Dominique allaient envoyer quelqu'un. Pour enquêter. Xavier Chanterelle, dit « Le champignon », était sur le coup. Un type très bien quoiqu'un peu zélé. Elle était rassurée. L'équipe de nuit ne tarderait pas arriver et elle pourrait rentrer profiter du week-end.

Et puis, l'esprit un peu plus tranquille, la doctoresse avait alors rangé ses affaires et rédigé un mail automatique d'absence. Elle prévint son adjoint qu'elle serait absente, au moins pour quelques jours. De toute façon, il commençait à avoir l'habitude de la remplacer au pied levé. Elle récupéra ses clés à l'entrée et s'apprêtait à partir.

Et puis, le flash. Elle l'avait aperçu par la fenêtre, crépitement rougeâtre qui, pendant un fugace instant, avait recouvert l'hôpital. D'un pas vif, presque en courant, elle se dirigea vers sa voiture. Elle n'avait même pas répondu quand le réceptionniste lui souhaita un bon week-end. Seigneur, même si je traverse des épreuves en ce moment, je sais que chaque jour tu veilles sur moi, que tu diriges mes pas et que ta main me soutient. Dans la voiture, elle eut besoin de trois reprises pour insérer la clé dans le trou.

Et puis enfin le moteur démarre. L'abdication totale qui saisit l'âme, la fuite précipitée vers un endroit moins dangereux. Prendre des congés, c'est ça qu'il lui fallait. Elle n'en avait plus d'ailleurs, tous ses jours de repos étaient passés dans ses absences pour les missions de Notre-Dame. Elle mit le pied sur l'accélérateur et recula sans voir l'ado monté sur une moto japonaise trois fois trop grande pour lui qui déboulait dans le parking. Elle pila pour l'éviter de justesse et le chauffard continua son chemin. Du sans solde. Oui, du sans solde ira très bien.

« Dis-donc Christophe, tu te fous pas un peu de la gueule du monde ? ».

Le comptable s'était levé d'un bond quand Morlaix était rentré dans son bureau. Le professeur tenait dans la main un petit scalpel chirurgical à l'air particulièrement aiguisé. « Quand tu as appelé Notre-Dame, tu leur as parlé de ton petit trafic aussi ? »
- Augustin, tu ne vas tout de même croire que…
- Ferme-la. Mon vieux Bernauld, tu vas gentiment t’asseoir à ton bureau et écrire ta lettre de démission.
- Enfin, Augustin, quand même, on peut…
- Y a pas de “on”. J'arrête tout.
- Mais… le fric ?! Et puis je peux pas partir comme ça, j'ai une vie, un loyer.
- Tu veux que je rappelle les trois connards qui ont foutu tout ce bordel ? Tu as vu l'aura ? Sa taille, ouais ? Alors tu la fermes et tu tapes. Sois déjà content que je te laisse la vie sauve, tête de piaf. Je veux plus jamais te voir dans mon hôpital. »

Avez-vous déjà vu un Ange de Marc pointer à Pôle Emploi ? Maintenant, oui.

« Quand même Maryvonne, une démission et un congé sabbatique à durée indéterminée le même jour. Qu'est-ce qu'ils ont tous aujourd'hui ? »
- Le service public n'attire plus, monsieur le directeur. Le service public n'attire plus…

fi/rp/chu.txt · Dernière modification : 2020/08/28 16:26 de altay

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